• A Grigny, le Front de gauche devient "le Front du peuple"

     

    A Grigny, le Front de gauche devient "le Front du peuple"


    Dénonçant la stigmatisation des banlieues, Jean-Luc Mélenchon a appelé ce dimanche leurs habitants à prendre place et participer à la dynamique du Front de gauche.

    (paru dans l'Humanité du 02 avril 2012)

    "Prenez votre place dans le grand mouvement que nous sommes en train deconstruire", a-t-il dit devant plusieurs milliers de personnes réunies dans un stade du quartier de la Grande Borne, à Grigny, dans l'Essonne. "Ne permettez pas que nos quartiers, nos banlieues soient (un) désert politique", a-t-il ajouté, appelant de ses voeux "une défaite, une tanée, une raclée à Monsieur Sarkozy".

    Contre l'abstention

    "Avec votre bulletin devote, le plus misérable est l'égal du plus puissant. Ne renoncez jamais à cette dignité, parce que vous êtes le nombre, donc vous êtes la force. Si vous faites les moutons, vous serez tondus (...) si vous ne faites pas de politique, la politique s'occupera de vous, vous pouvez en être assurés", a-t-il lancé dans cette ville marquée par un taux d'abstention de 35% aux élections présidentielles de 2007, avant d'entrevoir dans la progression du Front de gauche sa transformation en un "front du peuple".

    "Oui, Mme Parisot, c'est un mouvement révolutionnaire que nous constituons"

    Aux socialistes qui le critiquent, le député européen lance : "Occupez-vousde l'extrême droite, occupez-vous de Sarkozy, fichez-nous la paix". Et en réponse à la présidente du Medef Laurence Parisot, qui a dit voir en lui "l'héritier d'une forme de terreur", il affirme, le poing levé : "C'est un mouvement révolutionnaire que nous constituons, oui madame Parisot".

    Auparavant, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF avait répondu à la présidente du Medef qui a vu dimanche dans le candidat du Front de Gauche d'"héritier d'une forme de Terreur". "La Révolution Française pour Laurence Parisot est un très mauvais souvenir, c'est un cauchemar, parce que la République de l'égalité, elle date de la Révolution française", a-t-il déclaré à la presse. "S'il y a un endroit où "liberté, égalité, fraternité" ne veut pas dire quelque chose aujourd'hui, c'est le monde de l'entreprise, qui reste un endroit de droit divin pour les patrons et où on fait reculer sans cesse les droits des salariés. S'il y a un endroit où la démocratie doit faire des progrès c'est l'entreprise. Dans la VIe République que nous prônons, la démocratie sociale ça voudra dire quelque chose".

    Pour le responsable communiste, "que les patrons, qui pensent que c'est seulement aux actionnaires de décider ce qu'on fait des richesses créées par le travail, s'inquiètent de la montée du Front de Gauche, ça ne m'étonne absolument pas".

    Rencontre avec les habitants de Grigny

    Avant son meeting au stade Bélier, Jean-Luc Mélenchon s'est adressé à une petite centaine d'habitants de Grigny dans un gymnase voisin. Un choix symbolique, selon Philippe Rio, maire communiste de Grigny: "Il y a la cristallisation de tous les maux du système capitaliste ici", dit-il, soulignant que 40%des jeunesde Grigny sont au chômage, et 44% de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Pour lui, c'est l'une des cinq cités française qui souffrent du plus gros déficit d'image. C'est aussi là que Marie-George Buffet a lancé sa campagne en 2007, rappelle-t-il.

    Le déplacement de Jean-Luc Mélenchon a toutefois été perturbé par une vingtaine de manifestants se réclamant du "parti des gens", un parti opposé à la municipalité communiste et qui a recueilli 26% des voix aux dernières élections municipales à Grigny.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :